FROM THE SEA


Corail° Stories

FROM THE SEA

L’histoire de CORAIL° débute sur une plage marseillaise à l’été 2018. Cette année-là, devant le constat effrayant d’une pollution marine galopante, Paul Guedj et Alexis Troccaz décident de s’investir dans un projet de dépollution marine reposant sur un ancrage local fort. La graine est plantée. Elle germera quelques mois plus tard et donnera naissance à CORAIL°.

CORAIL° est une marque de baskets fabriquées à partir de déchets marins, récoltés en mer et sur les plages, à Marseille, par des pêcheurs marseillais et des associations partenaires. « Dès le début, il nous est apparu comme une évidence de nous entourer d’acteurs locaux. D’abord parce qu’ils connaissent le terrain mieux que nous et ensuite parce qu’ils sont les premiers à souffrir de la situation » déclare Alexis Troccaz, co-fondateur de la marque. C’est ainsi que CORAIL° noue des contacts avec des pêcheurs marseillais qui vont devenir les pierres angulaires du projet de dépollution marine. Anthony Herlemann, patron-pêcheur à la tête de l’opération de récolte explique « qu’en 2019, nous avons subi des chaleurs records sur notre zone de pêche. La végétation ne poussait plus et avec elle, les poissons ont disparu. CORAIL° nous a permis de nous concentrer sur un nouveau projet et de bénéficier d’un complèment de revenu pendant une période délicate. Nous avons continué les récoltes depuis lors. ». Avec l’ancrage local, la marque tient à avoir un impact social et rémunérer chaque mois les pêcheurs partenaires qui sont en première ligne dans le nettoyage du littoral. Pour répondre à l’augmentation des volumes et au besoin grandissants de matières premières, les pêcheurs sont rejoints à partir de 2020 par plusieurs associations qui travaillent à la préservation du littoral marseillais et qui deviennent une source essentielle de déchets marins à travers des récoltes sur les plages et des clean walks organisés par des bénévoles. Une fois récoltés, les déchets marins sont broyés au sein du CORAIL° Lab, la salle des machines de la marque, directement sur le port pour garantir un processus de récolte et de broyage en circuit ultra-court.

Pourquoi avoir choisi d’internaliser le processus de recyclage, de la récolte au broyage ? Pour éviter les écueils du green-washiing et des grands discours flous. À mesure que le recyclé devient une norme (ce qui est une extraordinaire évolution), on voit naître des filières floues, un tampon « recyclé » distribué d’une façon trop libérale voire des aberrations plus inquiétantes, comme des usines de bouteilles destinées à être recyclées (!) pour profiter de la plus-value qu’offre le label « éco-responsable ». Dans ce paysage parfois opaque, CORAIL° a voulu proposer une démarche didactique, transparente et traçable : des baskets fabriquées avec des déchets marins, récoltés en mer par des pêcheurs marseillais, qui ont un visage, un nom, et des associations locales reconnues et légitimes. Ces déchets sont ensuite broyés à trente mètres du débarcadère, dans des machines de seconde main. Le salut du recyclage passera par la pédagogie et la transparence.

Comment se présente l’avenir pour CORAIL° ? « La même chose, en plus grand. » nous dit Paul Guedj, co-fondateur de la marque. « Plus de déchets, à la fois en volume mais aussi d’autres types de déchets. Nous sommes passés des bouteilles en plastique transparentes au bouteilles opaques, en passant par les étiquettes, les bouchons et depuis 2022, nous pouvons maintenant broyer des filets de pêche. » Une ambition inchangée avec toujours le même horizon : nettoyer la mer.

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